Le saviez-vous ? Le taux de séropositivité au VIH en région Centre-Val-de-Loire faisait partie des plus élevés de toute la France selon Santé Publique France. En 2018, 278 nouveaux cas avaient été enregistrés portant le total à 3103 personnes vivant avec le VIH dans la région. Ci-après, quelques raisons qui expliquent cet état de chose.
Un dépistage a améliorer
La région Centre-Val-de-Loire pratiquait alors relativement peu de tests de dépistage. Le taux de dépistage tourne autour de 61 personnes sur 1000 contre 76/1000 à l’échelle nationale. Deux raisons expliquent cette situation selon le Dr Guillaume Gras, président du comité régional de lutte contre le VIH.
La première est relative au fait que très peu de personnes sont au courant de leur séropositivité. L’agence santé publique estime que près de 900 personnes sont concernées par ce cas de figure. Une ignorance due en majorité aux difficultés d’accès au dépistage en milieu rural.
En effet, la région Centre-Val-de-Loire est non seulement l’une des plus rurales de France, mais aussi l’une des régions abritant une population importante à la campagne. Etant éloignés des milieux urbains, ces personnes n’ont que leur médecin traitant comme solution de dépistage. Hélas, il est souvent difficile de discuter de sa sexualité avec le médecin de famille.
La seconde cause de ce faible taux de dépistage, s’explique par le fait qu’il y a un meilleur ciblage des personnes à risque dans la région. Dans ce registre, les personnes à risques sont souvent les homosexuels (homme ayant eu des relations sexuelles avec les hommes) et les personnes migrantes.
Cette dernière catégorie constitue environ 54% des personnes dépistées séropositives entre 2013 et 2017 (soit 152 personnes). A noter toutefois que la moitié de ces personnes a été contaminée sur le sol français. En effet, à leur arrivée, les migrants d’Afrique subsaharienne passent souvent par une période de précarité et d’instabilité au cours, de laquelle ils adoptent des comportements à risque.
Un suivi moins bon depuis l’avènement de la Covid-19
D’après Jean-François Dailloux, médecin généraliste à Tours, la poursuite des soins aux personnes infectées est devenue plus complexe et moins bien assurée depuis l’avènement du Covid-19.
En l’espace d’un an de pandémie, son cabinet a enregistré au moins 5/100 cas de patients présentant une charge virale détectable alors qu’elles n’étaient pas dans ce cas auparavant. De plus, l’accès aux télé consultations s’est avérée impossible pour les plus précaires.
Et cela a eu une nette répercutions sur le taux de dépistage qui a encore baissé par rapport à celui de 2019 (environ 38% de baisse).
Où se faire dépister ?
Les populations ont à leur disposition, de nombreuses pistes de solution pour se faire dépister.
La plus simple et la plus discrète de tous, c’est l’autotest disponible en pharmacie sans ordonnance. En outre, les CeGIDD (centres gratuits d’informations, de dépistage et de diagnostic) proposent des consultations gratuites, anonymes et sans rendez-vous où vous pourrez bénéficier d’un dépistage par prise de sang ou d’un TROD (test rapide d’orientation diagnostic).
Le dépistage par prise de sang est également disponible dans les laboratoires de biologie médicale. Vous aurez besoin d’une ordonnance éditée par un médecin, un gynécologue ou une sage-femme.